Bref Résumé
Ce documentaire enquête sur les dangers potentiels des tampons hygiéniques, notamment le syndrome du choc toxique (SCT) et la présence de substances toxiques. Il met en lumière le manque de transparence des fabricants concernant la composition des tampons et les risques associés à leur utilisation.
- Le syndrome du choc toxique (SCT) est une infection grave causée par des toxines produites par le staphylocoque doré, favorisée par l'utilisation de tampons.
- Les tests en laboratoire ont révélé la présence de substances toxiques telles que les dioxines, les furanes, le formaldéhyde, le glyphosate et les phtalates dans les tampons.
- Les fabricants de tampons refusent de communiquer sur la composition de leurs produits, ce qui empêche les femmes de prendre des décisions éclairées concernant leur santé.
Introduction
Le documentaire commence par la rencontre avec Margot, une victime du syndrome du choc toxique (SCT) lié à l'utilisation de tampons. Margot souhaite témoigner pour informer les femmes des risques potentiels. Justine, une autre victime, partage également son expérience traumatisante. Les deux femmes décrivent les symptômes initiaux du SCT, tels que l'épuisement, la fièvre et les vomissements, qui ont rapidement dégénéré en une situation mettant leur vie en danger. Elles soulignent le manque d'information et de sensibilisation concernant les dangers des tampons.
Les Symptômes et le Diagnostic
Justine et Margot racontent leurs expériences similaires avec le SCT. Elles décrivent les symptômes initiaux, tels que l'épuisement, la forte fièvre et l'impression d'avoir la grippe ou une gastro-entérite. Les médecins ont d'abord diagnostiqué des maladies telles que la scarlatine ou l'appendicite, retardant ainsi le diagnostic correct du SCT. Aux urgences, leur état s'est rapidement détérioré, avec des douleurs intenses et une déshydratation sévère. Margot a même vu son pronostic vital engagé, ses organes commençant à lâcher. Le documentaire souligne que de nombreux médecins ne sont pas formés à identifier le SCT, ce qui retarde le diagnostic et le traitement.
Le Syndrome du Choc Toxique (SCT)
Le documentaire explique que le SCT est causé par une toxine produite par le staphylocoque doré, une bactérie présente chez 20 à 30 % des femmes. Le tampon, en bloquant le flux menstruel dans le vagin, crée un environnement favorable au développement de cette bactérie et à la libération de la toxine. Le professeur Gérard Lina, l'un des rares spécialistes du SCT en France, explique comment le staphylocoque doré utilise le flux menstruel comme milieu de culture, produisant des toxines qui détruisent les globules rouges et provoquent une infection généralisée.
Les Conséquences à Long Terme
Justine et Margot décrivent les conséquences à long terme du SCT sur leur santé. Justine a perdu la peau des mains et des pieds, ainsi que ses cheveux. Son cœur a été lourdement endommagé, et elle souffre d'une fatigue chronique. Margot a appris qu'elle pourrait avoir des difficultés à concevoir un enfant. Le documentaire mentionne également le cas de Lauren Wasser, un mannequin américain qui a été amputé d'une jambe à cause du SCT. Ces témoignages mettent en lumière les séquelles physiques et psychologiques durables du SCT.
Le Manque de Transparence des Fabricants
Le documentaire dénonce le manque de transparence des fabricants de tampons concernant la composition de leurs produits. Contrairement aux produits cosmétiques, les tampons ne sont pas tenus d'indiquer leurs ingrédients. Le professeur Lina souligne que dévoiler la composition des tampons permettrait de mieux comprendre comment se développe le SCT. Il a lancé une étude sur les tampons usagés pour analyser leur impact sur la flore vaginale et la libération de toxines.
L'Histoire du RILIL et des Tampons Super Absorbants
Le documentaire revient sur l'épidémie de SCT des années 1980, causée par le tampon RILIL de Procter & Gamble. Ce tampon, fabriqué à partir de carboxyméthylcellulose, un matériau synthétique super absorbant, favorisait la prolifération du staphylocoque doré. Le docteur Philippe Tierno, un microbiologiste, a été le premier à alerter les autorités sanitaires sur les dangers du RILIL, mais son étude est restée lettre morte. Le documentaire raconte l'histoire de Michael, dont la femme, Pat, est décédée du SCT après avoir utilisé le RILIL. Michael a attaqué Procter & Gamble et a obtenu gain de cause, ce qui a conduit au retrait du RILIL du marché.
Les Avertissements et la Réglementation
Le documentaire explique qu'il a fallu attendre près de 20 ans pour que le message d'alerte sur les tampons super absorbants traverse l'Atlantique. En 1998, la féministe néerlandaise Nel van Dijk a porté ce combat au Parlement européen, ce qui a abouti à une réglementation 2 ans plus tard. Cependant, le documentaire souligne que le lien entre les tampons super absorbants et le SCT n'est toujours pas signalé clairement aux femmes européennes. Les fabricants ont transformé les symboles d'absorption (les gouttes) en un mode d'emploi, incitant les femmes à choisir des tampons plus absorbants en fonction de l'abondance de leurs règles.
Le Tabou des Règles et le Marketing des Fabricants
Le documentaire explore le tabou entourant les règles et comment les fabricants de tampons exploitent ce tabou pour vendre leurs produits. Chris Bobel, professeur d'études sur les femmes, explique que la stigmatisation des règles conduit les femmes à cacher leur sang et à utiliser des tampons pour se conformer aux normes de la féminité. Les publicités pour les tampons montrent souvent des femmes heureuses portant du blanc, sans jamais montrer de sang. Le documentaire souligne que les fabricants perpétuent le tabou en rendant les règles invisibles, ce qui empêche les femmes d'être vigilantes et curieuses concernant les produits qu'elles utilisent.
La Présence de Substances Toxiques dans les Tampons
Le documentaire révèle les résultats de tests menés par le Secrétariat d'État à la consommation en France, qui ont révélé la présence de dioxines dans les tampons. Pour comprendre pourquoi ces toxiques sont présents, le documentaire suit Joy, une militante américaine qui se bat depuis plus de 20 ans contre la pollution à la dioxine. Joy explique que la cellulose utilisée dans les tampons est blanchie avec du chlore, un processus qui crée de la dioxine. Le documentaire révèle également que l'usine de cellulose de Georgia Pacific, qui fournit les fabricants de tampons, utilise toujours du chlore élémentaire, malgré les affirmations contraires.
Les Dioxines et l'Endométriose
Le documentaire explique que les dioxines peuvent interférer avec le système hormonal, léser le système immunitaire et causer des cancers. Le professeur Lonhyn, un chercheur belge, a prouvé que les dioxines seraient responsables de l'endométriose, une maladie qui endommage le système reproducteur féminin. Il a constaté que les patientes atteintes d'endométriose avaient des niveaux de dioxines plus importants dans le sang que les patientes indemnes. Le documentaire se demande si les dioxines retrouvées dans les tampons peuvent également s'accumuler dans le corps et provoquer des dégâts sur la santé des femmes.
L'Absorption des Dioxines par le Vagin
Le documentaire présente les travaux du docteur Richard Paulson, qui a démontré que les muqueuses vaginales sont très perméables à certaines molécules et un excellent moyen d'administrer un médicament. Il explique que la quantité d'œstrogènes qui arrive dans le sang est 10 fois plus importante lorsque le médicament est placé dans le vagin que lorsqu'il est ingéré. Le docteur Paulson se penche pour la première fois sur la question de savoir si les dioxines peuvent être absorbées par le vagin et conclut que c'est probable, en raison de leur structure chimique similaire à celle des œstrogènes.
Les Ftalates et la Fertilité
Le documentaire révèle les résultats de tests menés par un laboratoire indépendant, qui ont révélé la présence de phtalates dans les tampons. Les phtalates sont des perturbateurs endocriniens, et certains sont même cancérigènes. Le docteur Messerlian, une chercheuse de Harvard, mène une étude sur le lien entre les phtalates et la fertilité. Elle a constaté que plus le niveau de phtalates est élevé pendant les règles, plus il y a un risque de fausse couche. Le documentaire se demande si les tampons contaminés aux phtalates peuvent contribuer aux fausses couches des femmes étudiées par le docteur Messerlian.
Conclusion et Appel à l'Action
Le documentaire conclut en soulignant que les tampons ressemblent à une poubelle chimique, contenant une multitude de composants problématiques. Les fabricants refusent de communiquer sur la composition de leurs produits, et les autorités peinent à imposer la transparence. Le documentaire appelle les consommatrices à rester libres de choisir leur mode de protection et à exiger des garanties de sécurité. Les femmes victimes du SCT ont décidé d'arrêter les tampons, et Justine n'a plus le choix, car un nouveau tampon pourrait lui être fatal. Le documentaire se termine en soulignant l'importance de faire un choix éclairé et de prendre conscience des risques potentiels liés à l'utilisation des tampons.