L'autrice Douce Dibondo nous parle de la charge raciale des personnes racisées

L'autrice Douce Dibondo nous parle de la charge raciale des personnes racisées

Résumé succinct

Dans cet essai, l'autrice Dibondo explore le concept de "la charge raciale", c'est-à-dire les stratégies d'adaptation que les personnes racisées développent pour faire face au racisme au quotidien. Elle aborde des sujets tels que le racisme systémique, l'amnésie historique de la France concernant son passé colonial, et la nécessité de parler de "noirité" plutôt que de "condition noire". L'autrice souligne également l'importance de la communauté et du silence politique comme moyens de se libérer de cette charge raciale.

  • Exploration du concept de "la charge raciale" et des stratégies d'adaptation des personnes racisées
  • Dénonciation du racisme systémique et de l'amnésie historique de la France
  • Importance de parler de "noirité" plutôt que de "condition noire"
  • Rôle de la communauté et du silence politique pour se libérer de la charge raciale

La charge raciale, définition et exemples

L'autrice définit la charge raciale comme une manière de s'adapter constamment dans une société majoritairement blanche, en développant des stratégies pour ne pas subir des micro-agressions ou des macro-agressions. Elle donne l'exemple du travail, où 70% des personnes racisées disent avoir des stratégies d'adaptation comme lisser leurs cheveux ou ne pas porter de vêtements trop voyants pour paraître plus "professionnels". La charge raciale a aussi une dimension psychique et individuelle, avec la peur de mourir face à la police ou dans le milieu médical.

Le silence autour de la charge raciale

L'autrice explique qu'il y a un silence structurel autour de la charge raciale, lié à l'histoire et à l'impossibilité de parler de "race" en France. Il y a aussi un silence d'autocensure, car dès qu'on évoque les problématiques de race, on nous minimise et on nous accuse d'exagérer. Elle dénonce également le silence de la "blanchité", c'est-à-dire le fait que les personnes blanches ne se pensent pas comme racisées et ne voient pas le racisme.

Une France amnésique de son histoire coloniale

L'autrice montre que la France a du mal à regarder son histoire coloniale en face et à utiliser les bons mots, comme en témoigne la suppression du mot "race" de la Constitution en 2018. Elle explique que cela est lié à un inconscient collectif occidental qui a du mal à faire face à cette histoire douloureuse et aux atrocités commises sur les corps des personnes colonisées.

Parler de "noirité" plutôt que de "condition noire"

L'autrice préfère le terme de "noirité" à celui de "condition noire", car ce dernier lui semble trop rigide et sociologique. La "noirité" englobe à la fois la souffrance et la dignité, la fierté et la résilience des personnes noires, malgré les conditions mortifères auxquelles elles sont confrontées.

Une "révolution" des personnes racisées ?

L'autrice explique que le mot "révolution" peut faire peur, mais qu'il s'agit plutôt d'une prise de conscience collective du racisme systémique, qui peut susciter une certaine colère face au déni et à la minimisation de cette réalité. Elle compare cette prise de conscience à sa propre découverte du sexisme à 18 ans, qui l'a conduite à faire un tri dans ses amitiés.

Un espace public colonial

L'autrice montre que l'espace public français est foncièrement colonial, avec la présence de statues et de monuments à la gloire de figures historiques ayant commis des atrocités. Elle considère que le déboulonnage de ces statues, notamment après la mort de George Floyd, a permis une prise de conscience et une conversation nécessaire sur cette histoire.

"Tu viens d'où ?" : comment y répondre

L'autrice explique qu'elle utilise parfois l'humour pour répondre à cette question récurrente, qui la renvoie à son statut d'étrangère. Elle considère que cette question n'aurait pas lieu d'être si on ne réduisait pas les personnes à leur couleur de peau.

Un racisme systémique sans fin

L'autrice dénonce un racisme systémique qui commence à l'école et se poursuit tout au long de la vie, dans les institutions et les médias. Elle estime que tant que l'histoire coloniale ne sera pas enseignée de manière honnête et que les corps noirs ne seront pas pleinement reconnus dans leur humanité, ce racisme perdurera.

Le contrôle des corps noirs

L'autrice aborde la question de la représentation des corps noirs, qui sont à la fois fétichisés et rejetés par la société blanche. Elle dénonce le fait que les personnes noires doivent correspondre à des standards de beauté blancs pour être désirables, tout en étant perçues comme hypersexuelles.

Le métissage, qu'en penser ?

L'autrice se méfie du discours politique sur le métissage, qu'elle considère comme une manière de nier les spécificités culturelles et ethniques des personnes. Elle estime que le métissage individuel ne pose pas de problème, mais que le discours politique qui l'entoure peut être dangereux.

Comment vivre avec cette charge raciale

Comme pistes de libération, l'autrice recommande de trouver des espaces de parole et de communauté avec d'autres personnes racisées, afin de ne plus avoir à "quémander son humanité" dans des espaces majoritairement blancs. Elle évoque également l'importance du silence politique comme moyen de se réapproprier une parole forte et solide.

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