Bref Résumé
Cette vidéo examine comment les marchés financiers réagissent souvent de manière inattendue aux élections présidentielles, en particulier aux États-Unis et en France. Elle souligne que les promesses de campagne et les narrations politiques ont tendance à influencer les investisseurs à court terme, mais que les fondamentaux économiques et les tendances mondiales ont un impact plus significatif à long terme. La vidéo met en évidence le "paradoxe présidentiel", où les marchés boursiers ont historiquement mieux performé sous les présidents démocrates, malgré la perception que les républicains sont plus favorables aux entreprises.
- Les marchés se trompent souvent sur l'impact des élections.
- Les fondamentaux économiques et les tendances mondiales sont plus importants que la politique.
- Le "paradoxe présidentiel" montre que les démocrates ont souvent de meilleurs résultats boursiers.
Introduction : Réélection de Trump et Réaction Initiale du Marché
L'auteur invite à se projeter en tant qu'investisseur juste après la réélection fictive de Donald Trump en 2024, où le Congrès bascule entièrement du côté républicain, enflammant Wall Street. À l'époque, on parlait d'un "red sweep", une vague républicaine, synonyme d'une nouvelle ère pro-business avec moins d'impôts, moins de réglementations et plus de protectionnisme. Les investisseurs se sont alors rués vers les actifs symbolisant l'économie américaine, favorisant les secteurs bancaires, l'énergie, les petites valeurs américaines, les cryptomonnaies et même le dollar. Même Tesla a connu une hausse, malgré le scepticisme de Trump envers les voitures électriques, grâce au soutien d'Elon Musk.
Désillusion Post-Élection : L'Essoufflement des "Trump Trades"
Un an après cette réélection fictive, la plupart des "Trump trades" se sont essoufflés. Les actions mondiales hors États-Unis ont surpassé les actions américaines, les petites valeurs américaines ont été distancées, et les valeurs énergétiques ont déçu. Le dollar s'est affaibli face à l'euro et au yen. Les secteurs les plus performants en 2025 ne sont pas ceux favorisés par Trump, à l'exception des financières. Les valeurs technologiques, les services aux collectivités (liés à l'électricité pour les data centers) et les valeurs de la communication, tirés par l'IA, ont dominé. Le marché a suivi les semi-conducteurs et les data centers, contrairement aux attentes de Trump axées sur l'industrie et le pétrole.
Le Décalage entre Promesses et Réalité : L'Exemple de Trump
Les marchés adorent les histoires basées sur les promesses de campagne avant les élections, mais la réalité reprend le dessus dans les mois qui suivent. Trump a mis en œuvre ses promesses électorales, baissant massivement les impôts des entreprises, lançant une guerre commerciale avec la Chine, renégociant des accords de libre-échange et soutenant les vieilles industries comme le pétrole, l'acier et le charbon. Cependant, cette politique a entraîné un envol du déficit public, une augmentation de la dette américaine et un retour de l'inflation. Même le déficit commercial n'a pas reculé malgré les tarifs douaniers. Le champion du "moins d'État" a surtout creusé la dette, illustrant le fossé entre les discours et la réalité économique.
Le "Presidential Puzzle" : Les Marchés se Trompent Régulièrement
Les marchés se trompent régulièrement sur les effets des élections. Sous Biden, le secteur pétrolier a surperformé, contrairement aux attentes. Sous Obama, les actions ont connu l'un de leurs meilleurs cycles de hausse, malgré sa réputation anti-business. Les économistes appellent ce phénomène le "presidential puzzle". Historiquement, la bourse américaine a mieux performé sous les présidents démocrates que sous les républicains, contredisant la perception que les républicains sont plus favorables aux entreprises.
L'Exemple de Joe Biden et du Secteur de l'Énergie
Pendant la campagne de 2020, Trump affirmait que Biden allait détruire l'industrie pétrolière, et beaucoup d'investisseurs l'ont cru. Pourtant, entre 2021 et 2023, le secteur pétrolier et gazier a été le meilleur de la bourse américaine. La production de pétrole des États-Unis a atteint un niveau record sous Biden, dépassant même celui du premier mandat de Trump. Les cinq géants du secteur ont cumulé plus de 250 milliards de dollars de bénéfices. Cela était dû à la reprise post-Covid, à la guerre en Ukraine et à la hausse des prix du baril, et non à la politique de Biden. Les investisseurs ont voulu interpréter la politique au lieu de regarder le cycle économique et la demande mondiale.
L'Importance des Fondamentaux et des Tendances Globales
Les marchés oublient à chaque élection de se concentrer sur les fondamentaux et les cycles économiques, qui sont plus importants que les narrations politiques à court terme. Le "Trump trade" illustre ce biais de narration, où l'on aime les histoires simples et catégoriser les présidents. Cependant, dans une économie mondialisée, l'impact d'un président, même américain, reste limité. Les entreprises s'adaptent aux tarifs douaniers en délocalisant ou en changeant de fournisseurs. À long terme, ce sont les tendances globales comme la technologie, l'IA, la transition énergétique et la transition démographique qui impactent la productivité des entreprises.
Le Paradoxe en France : Performances du CAC 40 et Politique
En France, on retrouve le même paradoxe en comparant les performances du CAC 40 avec la couleur politique du président au pouvoir. Les crises boursières ont eu lieu sous des présidents de droite, tandis que sous François Hollande, considéré comme moins favorable aux marchés, le CAC 40 a connu des hausses quasi ininterrompues. Ni le président, ni le gouvernement n'ont vraiment la main sur les performances des grandes entreprises, qui sont plus influencées par la croissance chinoise, les taux américains ou le prix du pétrole. La vidéo invite les spectateurs à partager en commentaire l'importance qu'ils accordent à la politique dans leurs décisions d'investissement.

